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bles, tout couverts de maisons de campagne, de manufactures, de petits villages indous, et sa situation l’avait rendu le centre d’un commerce fort considérable. En fait d’opulence et d’activité commerciales, Madras ne le cédait dans toute l’Inde qu’aux seules villes de Goa et de Batavia : elle ne renfermait pas en ce moment plus de 300 Anglais ; la garnison se composait de 200 Européens et d’un corps de cipayes considérable ; et c’était là toute la ressource de la défense, on ne pouvait compter sur les Indous, tout prêts à fuir au premier danger.

Le corps d’armée assiégeant consistait en onze cents Européens, quatre cents cipayes, quatre cents Caffres de Madagascar ; dix-huit cents matelots ou soldats de marine demeurèrent à bord des vaisseaux. La Bourdonnais commença l’investissement de la place le 16 septembre. Cette journée fut employée à transporter l’artillerie, à élever des batteries, etc. Le 19, des cipayes Anglais vinrent tirailler sur le front du camp français ; ils furent repoussés vivement, et, au lieu de rentrer dans la ville, s’enfuirent dans l’intérieur des terres. Le même jour, les assiégeants s’emparèrent d’un faubourg à une demi-portée de fusil des murs de la ville ; ils s’y fortifièrent et y établirent deux batteries de mortiers. Le 18, trois des vaisseaux de l’escadre canonnèrent assez vivement la ville pendant toute la durée de la nuit ; le 19, le feu continua et devint plus meurtrier. À la première nouvelle des préparatifs qui se faisaient à Pondichéry, les Anglais