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dit que la flotte anglaise ne recevait d’ordre ou d’instructions que du roi d’Angleterre. Le nabob objecta que les Européens une fois sur la côte de Coromandel étaient tenus de respecter son autorité ; il menaça de s’en prendre à la ville même de Madras si l’escadre anglaise se permettait la moindre hostilité contre Pondichéry. Cette menace engagea le commodore Barnett à renoncer à tout projet d’attaque sur Pondichéry, et à n’agir que sur mer. L’année suivante, l’escadre anglaise, renforcée de deux vaisseaux de 50 et d’une frégate de 20 canons, parut de nouveau sur la côte de Coromandel. Mais cette augmentation de forces fut plus que compensée par la mort du commodore Barnett, officier de mérite, d’un caractère décidé, jouissant d’une grande réputation dans la marine anglaise. On apprit en même temps à Madras l’arrivée prochaine d’une escadre française dans les mers de l’Inde.

La Bourdonnais, toujours gouverneur des îles de France et de Bourbon, avait obtenu une commission du roi pour commander les vaisseaux de la Compagnie dans le cas où la guerre éclaterait. À peine eut-il reçu la nouvelle de la déclaration de guerre, qu’il se hâta de travailler à mettre en état de prendre la mer et à armer en guerre les vaisseaux de la Compagnie qui se trouvaient sous sa main. La tâche n’était pas aisée : la disette régnait dans l’île ; non seulement la récolte avait manqué, mais un vaisseau qui apportait des vivres d’Europe, le Saint-