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les princes du Rajpootanah, c’est-à-dire les familles les plus illustres et les plus antiques de l’Inde, dont quelques unes se vantent de descendre de ceux qui combattirent Alexandre sur les bords de l’Indus, aristocratie où les quartiers de noblesse se comptent par milliers d’années : lutte impuissante, d’ailleurs, comme toutes celles où le passé, avec toute la sainteté de ses souvenirs ou l’éclat de sa poésie, essaie de combattre la vulgaire mais invincible toute-puissance du génie moderne.

Une cinquième période commence alors, dont le caractère est la prépondérance définitivement reconnue de la puissance anglaise. Les guerres qui s’y rencontrent, loin de mettre en péril son existence, se passent sur l’extrémité des frontières : c’est la guerre des Birmans, qui se termine par quelques nouveaux accroissements de territoire assez peu importants ; c’est la guerre du Caboul, qui dure encore. Mais aucun événement important ne la signale jusqu’à ce moment. L’empire recevra-t-il un nouvel accroissement ? Se divisera-t-il par des guerres intérieures ? Un nouvel ennemi fera-t-il son apparition ? On l’ignore encore ; toutefois, bien des yeux inquiets portent leurs regards au-delà de la mer Caspienne ; de ce côté un nouvel acteur paraît s’avancer vers le lieu de la scène à pas lents, mais comptés.