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dras, les Français à Pondichéry, se trouvaient trop rapprochés, leurs intérêts étaient trop ennemis, pour que les uns et les autres ne fussent pas empressés de descendre sur le champ de bataille.

Ce pays, originairement gouverné par les Indous, avait reconnu depuis plusieurs siècles l’autorité des mahométans. Au commencement du xviiie siècle, l’un des nabobs du Carnatique, n’ayant point d’enfant, adopta deux de ses neveux : l’aîné, Doast-Ali, succéda à son oncle ; le second, nommé Bocker-Ali, eut le gouvernement de Velore. Mais le subahdar du Deccan, Nizam-al-Mulk, vit dans ces dispositions du nabob une violation de ses propres droits, en sa qualité de suzerain du nabob du Carnatique ; par son crédit à la cour de Delhi, il empêcha la confirmation de ces titres par le grand Mogol. Doast-Ali eut deux fils, dont l’aîné, Subder-Ali, avait déjà vingt ans lorsque son père monta sur le trône, et plusieurs filles ; l’une de celles-ci épousa Mortiz-Ali, fils de son frère : une autre un parent éloigné nommé Chunda-Saheb, et ce Chunda-Saheb devint bientôt dewan ou premier ministre de son beau-père. Les royaumes de Tritchinopoli et de Tanjore, titulaires du grand Mogol, étaient gouvernés chacun par un rajah ; les nabobs d’Arcot étaient chargés de recueillir les tributs des deux royaumes, et se voyaient souvent dans la nécessité d’employer les armes pour les faire rentrer. À la mort du rajah Tritchinopoli, des discordes éclatèrent entre la veuve du roi et un prince du sang