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res ou arabes, à venir chercher fortune dans l’Inde, où ils avaient de meilleures chances que dans leur patrie. Il se forma ainsi peu à peu dans l’Indostan une population d’environ 10 millions de mahométans. Ceux-ci se trouvaient à l’égard des indigènes dans la proportion de un à dix ; d’ailleurs ils se mêlèrent fort peu. Les mahométans habitent d’ordinaire la capitale, les grandes villes, les places de commerce, les postes militaires ; mais, dans l’intérieur du pays, il est rare, même à présent, d’en rencontrer quelques uns, à moins qu’ils ne soient fonctionnaires publics, collecteurs, etc.

Chacune des grandes divisions ou subah de l’empire était gouvernée par un subahdar ou sepahsillar, délégué immédiat et représentant de l’empereur. Les institutes d’Ackbar lui donnaient les instructions suivantes : « Qu’il fasse marcher devant lui la prière et la supplication ; qu’il ne songe qu’à faire du bien aux hommes et ne porte pas sur eux une main trop rude ; qu’il forme son caractère à la prudence ; qu’il ne communique son secret qu’à un petit nombre de personnes ; que le magistrat dont le cœur brûle pour la justice se multiplie sous son administration ; qu’il ne donne pas le supplice de l’attente à ceux qui demandent justice ; qu’il sache que son office est celui d’un tuteur, et qu’il agisse avec la plus extrême prudence ; qu’il sache que les bonnes dispositions du peuple à son égard sont les plus solides fondements de son pouvoir, et s’il a obtenu qu’elles le soient, qu’il dorme en paix ; qu’il