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l’approche. La multitude confuse et indisciplinée qui composait l’armée impériale ne put tenir que quelques instants devant les bandes aguerries de Nadir ; l’Ameer-al-Omrah, blessé mortellement, mourut à quelques pas du champ de bataille. D’ailleurs, Nadir n’avait aucun souci de la conquête de l’Indostan ; ne se donnant pas la peine d’attaquer le camp des vaincus, il se prêta volontiers à des conditions d’accommodement. L”empereur, cédant à des conseils pacifiques en rapport avec la pusillanimité de son esprit, se rendit de sa propre personne dans le camp du vainqueur. Touché de cette démarche, Nadir se laissa persuader d’évacuer l’Indostan, moyennant une somme de deux crores de roupies. Malheureusement, l’insatiable ambition de Nizam-al-Mulk devait empêcher que cet arrangement ne fût définitivement conclu. Trop puissant pour être refusé, il sollicitait la haute dignité d’Ameer-al-omrah ; il l’obtint, mais un des compétiteurs qu’il avait pour ce haut emploi, Saadut-Khan, désappointé, voulut se venger de l’empereur et de Nizam : il fait secrètement donner avis à Nadir que deux crores de roupies sont une rançon trop faible pour l’Indostan, ridicule par son exiguïté ; que lui seul, simple officier de l’empire, ne serait point embarrassé de fournir cette somme, mais qu’il faut avant tout s’emparer de Nizam-al-Mulk, le seul qui puisse faire quelque résistance ; qu’alors les richesses, les trésors de l’empire deviendront sans plus de difficulté la proie du conqué-