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contribution les districts voisins ; puis cette vie de guerre et de pillage ne tarda pas à avoir des attraits pour eux ; elle les arracha à la contemplation ; et ils devinrent le fléau de la province.

Aureng-Zeb, alors sur le trône, ordonna au gouverneur de Lahore de se saisir des deux chefs de ces bandits, de bannir au-delà de l’Indus le Musulman, de conduire dans la forteresse de Gwalior l’Indou et de l’y faire mettre à mort. La mort ou l’absence de leurs patriarches était loin de suffire à éteindre l’ardeur religieuse des Seicks : ils élevèrent à la suprématie devenue vacante, sous le nom de Gooroo-Govind, un fils de Teeg-Bahadur. Gooroo est, comme on le sait, le titre par lequel les Indous désignent leurs guides ou leurs directeurs spirituels. Gooroo-Govind résolut de faire tous ses efforts pour éviter, autant que possible, le sort de son père : il engagea ses partisans, jusque là désarmés, à se pourvoir de chevaux et d’armes ; il les divisa en troupes, les plaça sous le commandement de ceux de ses amis dont la fidélité lui était le moins suspecte ; il pilla les pays voisins. D’ailleurs il n’était pas encore assez puissant pour tenir tête aux troupes régulières de la province ; bientôt deux de ses fils furent faits prisonniers, et lui-même obligé de chercher un refuge parmi les Afghans. Le désordre se mit peu après dans son intelligence, ce qui obligea ses partisans à lui donner pour successeur un d’entre eux nommé Banda, qui à peine élu résolut de tirer vengeance des mahométans pour le