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finitivement de leur côté. D’ailleurs, les infirmités de l’âge commençaient à se faire sentir à Aureng-Zeb ; il n’avait plus l’énergie de la jeunesse, et pourtant sa politique jalouse l’empêchait de donner de grands commandements à ceux qui en eussent été les plus dignes. Il mettait volontiers à la tête de ses armées ou de ses provinces des gens sans pouvoir, sans considération, et ne songeant qu’à s’enrichir. Les provinces au midi de la Nerbudda se trouvèrent de la sorte exposées sans défense aux incursions des Mahrattes. L’empereur persévéra dans ses efforts pour les subjuguer ; c’est à cela que furent consumées les années qui s’écoulèrent jusqu’à sa mort, événement qui eut lieu au camp d’Ahmednuggur le 21 février 1707. Aureng-Zeb était âgé de quatre-vingt-quatorze ans, et en avait passé quarante-huit sur le trône. Il laissa l’empire d’Ackbar agrandi d’un tiers par l’aquisition du Deccan.

Shah-Alaum, fils aîné de l’empereur, se trouvait en ce moment dans le Cabul : Aureng-Zeb l’avait nommé au gouvernement de cette province, parce qu’il la supposait peu dangereuse dans les mains d’un ambitieux, en raison de son éloignement du centre de l’empire. Aureng-Zeb laissait deux autres fils : l’un, Azim-Shah, était subahdar de Guzerate, l’autre, Kam-Buksh, avait été nommée récemment au gouvernement de Beejapore. Tous deux se trouvaient par hasard auprès de l’empereur au moment où celui-ci tomba malade ; à ce moment suprême, Aureng-Zeb, n’oubliant pas les préoccupations de