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tagnes, les vice-rois éloignés, les princes du Deccan. Après s’être réconcilié avec Jeswint-Sing, malgré sa trahison récente, il marcha vers Ajmère. Dara s’était retranché avec soin dans une situation avantageuse ; s’étonnant, dès qu’il l’eut reconnue, de la force de cette position, du grand nombre d’ouvrages qui en défendaient les approches, Aureng-Zeb eut recours à ses armes ordinaires, l’intrigue et la ruse ; à force d’argent, et surtout de promesses, il parvint à gagner un corps de Mahrattes qui se trouvait au service de Dara. Abandonné tout-à-coup du plus grand nombre des siens, Dara n’eut plus qu’à s’enfuir en toute hâte vers l’Indus, accompagné de sa seule famille. Dénué de ressources, de serviteurs, de vivres même, ils furent plus d’une fois sur le point de périr dans le désert. Après grand nombre d’autres vicissitudes, Dara finit par tomber dans les mains d’un chef dont jadis il avait épargné la vie et fait la fortune ; celui-ci, empressé de gagner la faveur d’Aureng-Zeb, s’empara du prince fugitif et le livra à l’usurpateur. Aureng-Zeb, après l’avoir fait promener ignominieusement par les rues de Delhi, peu de jours après le fit étrangler. Pendant ce temps, Mahomet, fils d’Aureng-Zeb, et l’émir Jumla poussaient avec activité la guerre contre Sujah, et le contraignirent bientôt à se réfugier à Tanda. Malgré sa fuite, ce prince, dont le courage et la résolution ne cédèrent point à la mauvaise fortune ; possédait pourtant encore quelques ressources ; d’ailleurs un événement survint de na-