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l’intermédiaire d’Aureng-Zen. L’office de visir étant devenu vacant, l’empereur le lui conféra, dans l’espoir d’en recevoir un riche cadeau, comme témoignage de reconnaissance ; car les richesses de l’émir, qu’on disait avoir affermé sous des noms supposés, les mines de diamants de Golconde, passaient à bon droit pour gigantesques. Mais pendant que la faveur de Jumlah grandissait ainsi journellement à la cour de l’empereur, des événements survinrent qui rendirent sa présence nécessaire dans le Deccan. Le roi de Beejapoor mourut ; les omrahs, sans consulter l’empereur, placèrent son fils sur le trône. L’empereur qui affectait de compter les souverains du Deccan parmi ses tributaires, s’offensa de cette négligence ; il envoya le nouveau visir avec une armée pour la châtier. L’émir joignit Aureng-Zeb à Burrahanpore. Aureng-Zeb, profondément dissimulé, affecta la plus entière soumission à l’égard du visir de son père. D’ailleurs, tous deux s’entendirent à merveille : la guerre fut conduite avec intelligence et activité ; la ville de Beder prise ; l’armée de Beejapoor défaite en rase campagne, et Calburga, l’ancienne capitale de l’empire du Deccan, soumise. Le roi n’eut plus qu’à se jeter aux pieds du conquérant. Aureng-Zeb lui fit acheter la paix à de rudes conditions, et s’en retourna à Burrahanpore ; le visir fut rappelé à Agra.

Au moment même où s’accomplissaient ces évènements, la santé de l’empereur commençait à donner de sérieuses alarmes. La politique ordinaire