Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la ville d’Hyderabad, non loin de Golconde ; c’était la résidence ordinaire du souverain, où se trouvait déposé le trésor de l’État. Aureng-Zeb, cachant habilement ses projets, fit admettre dans la ville un certain nombre de ses partisans, sous prétexte d’une ambassade. Le roi découvrit le piège assez à temps pour l’éviter, et s’enfuit à Golconde. Hyderabad fut attaquée, et, dans le désordre et la confusion, livrée aux flammes qui détruisirent la meilleure partie de ces richesses convoitées par Aureng-Zeb. Golconde fut aussitôt assiégée par l’armée de ce dernier ; mais des négociations survinrent : la fille du roi de Golconde, renommée dans toute l’Inde pour sa beauté, épousa le fils aîné d’Aureng-Zeb, et le siège fut levé.

L’émir Jumlah, dont Aureng-Zeb avait suivi les conseils dans ces dernières circonstances, était né en Perse, dans un village auprès d’Ispahan ; son père et sa mère étaient fort pauvres. Un marchand de diamants, qui se rendait à Golconde, l’emmena dans cette ville comme son serviteur. Bientôt il quitta son maître pour trafiquer pour son propre compte. Ayant gagné quelque argent, il acheta une petite place au service du roi, et montra un zèle et des talents qui lui valurent l’attention, la faveur des grands, du roi lui-même ; on le vit monter avec une rapidité singulière jusqu’aux postes les plus élevés, accroissant incessamment son pouvoir et ses richesses. C’est dans cette situation qu’il passa au service de l’empereur, par