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mis se trouvaient réduits à l’impossibilité de faire la moindre résistance. Pour comble de maux, une famine terrible, résultat de plusieurs années de sécheresse, éclata tout à la fois dans l’Inde et dans la plus grande partie de l’Asie. Les princes demandèrent la paix. L’empereur consentit à retirer son armée, que d’ailleurs il ne pouvait plus nourrir, à condition cependant de conserver les forteresses qui se trouvaient dans ce moment entre ses mains. À cette époque, les Portugais établis à Hoogly, dans le Bengale, donnèrent quelques sujets de mécontentement au subahdar de la province ; celui-ci s’en plaignit à l’empereur ; Shah-Jehan répondit : « Chassez ces idolâtres de mes États. » Après s’être défendus avec bravoure, les Portugais furent contraints de mettre bas les armes ; leurs comptoirs et leurs magasins furent ravagés ; pillés par le vainqueur, et ce qui leur fut plus cruel encore, leurs images religieuses brisées, détruites. Après cet événement survint une révolte du rajah de Bundelcund, qui se défendit avec une grande bravoure pendant deux années entières. Le troisième fils de l’empereur, Aureng-Zeb, avait le commandement nominal de cette guerre, et à l’âge de treize ans, montrait déjà l’ardeur belliqueuse et la cruauté qui plus tard signalèrent son règne.

La tranquillité de l’empire une fois rétablie, Shah-Jehan commença à s’occuper de nouveau de son projet favori, la conquête du Deccan. Parti d’Agra, il s’achemina à petites journées vers le