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de se délivrer de toute crainte de rivalité dans l’avenir : il fit périr par le glaive, le corde ou le poison, la postérité mâle tout entière de Timour ; lui-même et ses propres fils en demeurèrent les uniques rejetons. Ces derniers étaient au nombre de quatre : Dara, appelé aussi Shêko, Sujah, Aureng-Zeb, et Morad ; l’aîné avait alors treize ans, le plus jeune quatre. Il avait aussi trois filles, toutes trois distinguées par leur esprit : l’aînée, Jehânara, la favorite de son père, exerçait une influence illimitée sur son esprit ; elle était franche, ouverte, attachée à son frère Shêko, dont le caractère était en harmonie avec le sien. La seconde, Roshenrai-Begum, artificieuse, intrigante, remuante, était, pour cette même raison de conformité de caractère, étroitement liée à Aureng-Zeb. La troisième, qui se tenait en dehors de toutes les intrigues de la cour, à cause de la douceur de son caractère, se nommait Sûria-Bânu. Sous ce nouveau règne, le grand-visir conserva sa dignité, et Mohabet fut nommé généralissime de l’empire. Tout était alors tranquille dans la vaste étendue de la domination mogole. Mais un chef d’Usbecks crut le moment d’un changement de règne favorable à une invasion dans l’Indostan : à la tête de 10,000 chevaux, il pénétra dans les montagnes de Cabul. D’abord il mit le siège devant la forteresse de Zohae ; mais la trouvant bien défendue, il marcha sur Cabul. La situation de la ville devenait désespérée, lorsque les assiégés firent une sortie et repoussèrent l’ennemi qui, à