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de ces princes ; ils parvinrent souvent au commandement de leurs armées, qu’ils dressaient à l’européenne. Le colonel Lally, par exemple, neveu de l’infortuné général de ce nom, jouit pendant long-temps de toute la confiance de Hyder. Un centre commun, un point d’appui et de ralliement dans l’intérieur, à tous ces efforts épars, eût peut-être suffi alors pour mettre la puissance française, toute brisée qu’elle eût été à Pondichéry, à même de se relever de ses débris plus menaçante que jamais pour l’Angleterre. Tippoo le comprenait, et ne négligea rien pour amener ce résultat. Peu d’années avant la révolution, il envoya à la cour de France une ambassade qui occupa d’abord la curiosité, mais n’aboutit à aucun résultat : bientôt d’autres soins firent oublier et l’Inde et Tippoo. Ce dernier, pendant la guerre de la France et de l’Angleterre, fit la même démarche auprès du gouverneur de l’Île de France ; mais celui-ci se trouvait hors d’état de lui envoyer un renfort considérable. Les vicissitudes de la révolution française amenèrent cependant un grand nombre d’aventuriers français jusqu’à la cour de Mysore. Seringapatam vit la république française solennellement proclamée, le drapeau tricolore et le bonnet rouge arborés sur sa place publique. Un club de jacobins s’établit à vingt pas du palais du sultan. On y jurait haine à la royauté,