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pereur est un prince habile et courageux, c’est mon ami ; s’il est vrai que son ambition ne connaisse aucune des bornes qu’y devraient mettre la nature ou la justice, du moins sa vigueur préviendra le désordre et rendra aux lois leur pouvoir. » Les vues du visir s’accordaient au fond avec celles de Mohabet ; de ce moment un plan de conduite fut arrêté entre eux ; Mohabet, muni de lettres de celui-ci, se retira à la cour d’Odypoor, pour y attendre les événements.

La conspiration était au moment d’éclater, mais Purvez fut frappé d’une attaque d’apoplexie, et la mort de Jehangire suivit de près celle de son fils. Le testament de l’empereur ayant été ouvert, il se trouva qu’il avait nommé pour lui succéder Shariar, le plus jeune de ses fils ; cédant en cela aux insinuations de l’impératrice, dont ce prince était gendre, car il avait épouse une de ses filles d’un premier lit. Le visir écrivit aussitôt à Mohabet : « Le moment d’agir en faveur de Shah-Jehan est arrivé. » Comme expédient temporaire, il avait placé sur le trône Dawir-Busch, fils du feu prince Chusero ; il disperse en même temps les troupes de Shariar, l’empereur désigné, s’empare de sa personne et lui fait crever les yeux. Shah-Jehan marcha vers Agra. La mort imprévue, quoique naturelle, de Dawir-Busch ayant achevé d’écarter tout obstacle, au commencement de l’année 1628, Shah-Jehan se fit proclamer empereur des Mogols. À peine sur le trône, son premier soin fut