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qui l’attaquent. L’impétuosité des soldats, le génie du chef ennemi, viendront également se briser à ses pieds, sans pouvoir l’entamer.

Tippoo hérita d’une partie des talents de son père, de toute l’activité de celui-ci, surtout de toute sa haine contre les Anglais. Il était doué d’une imagination vive, mobile, quelque peu fantasque, d’un goût naturel pour l’agitation et le péril. Zélé musulman, il se précipitait d’ailleurs avec une joie véritable dans une sorte de guerre qui lui semblait comme sainte et sacrée ; il détestait sans doute dans les Anglais les rivaux qui lui disputaient l’empire de l’Inde, mais plus encore peut-être les ennemis de sa croyance. Il écrivait : « Un chien, un cochon et un Anglais sont trois cousins d’une même famille. » Dans le cours de la longue lutte qui remplit son règne, suivant en cela l’exemple de Hyder, il ne cessa de chercher l’appui de la France. Certaines circonstances qui se rattachent à un côte peu connu, intéressant cependant, de l’histoire de l’Inde, le portaient à mettre en elle la meilleure part de ses espérances. Après la chute de Pondichéry et la destruction de la puissance française, un grand nombre de nos compatriotes se dispersèrent çà et là dans toute la péninsule : grâce à leur courage, à leur habileté, à la souplesse du génie national éminemment propre à ce rôle, ils captèrent la faveur de plusieurs