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contrées au sud de la Nerbudda et de la Kistna. Vers le milieu du xive siècle, il s’y était formé un grand empire mahométan. À la suite d’événements qui n’appartiennent pas au sujet de cette histoire, un mahométan du nom d’Ismaël, qui avait eu le grade de commandant de 1,000 hommes dans les armées impériales, monta sur le trône. Un certain Zuffeer-Khan, qui dans sa jeunesse avait porté le nom de Hussein et s’était distingué par sa bravoure et ses talents, se fit remarquer d’Ismaël. Son histoire était singulière : étant esclave d’un brahme, il en avait reçu une paire de bœufs pour labourer une pièce de terre aux environs de Delhi. En exécutant ce travail, il découvrit un trésor. Il se hâta d’en informer le brahme, et celui-ci, non moins consciencieux ou prudent, en donna sur-le-champ avis à l’empereur. Ce dernier, frappé de l’honnêteté de Hussein, lui donna le commandement d’une centaine de chevaux. Le brahme, au moment de prendre congé de son ancien esclave, lui dit : « Les étoiles m’apprennent qu’une grande destinée vous est réservée ; quand vous serez roi du Deccan, ô jeune homme ! faites de moi votre premier ministre. » Hussein s’étant distingué à la guerre, reçut le titre de Zuffeer-Khan avec des jaghires considérables pour l’entretien de ses troupes. Ismaël, devenu vieux, infirme, incapable du soin du gouvernement, appela de son propre mouvement Zuffeer-Khan à lui succéder. Hussein, jadis esclave, monta donc sur ce trône nouvellement élevé ; il se