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aurait achevé de soumettre à l’obéissance les provinces orientales, lorsqu’il apprit que Hackim, gouverneur de Caboul se portait sur Lahore. Une insurrection dans ces provinces, renommées pour le caractère guerrier de leurs habitants, devait être beaucoup plus inquiétante que parmi les populations de l’est, où les habitudes sont molles et efféminées. En conséquence, Ackbar se porta immédiatement sur Lahore, par son activité il écrasa la rébellion dans son germe. À la même époque, les usbecks augmentèrent leur armée, étendirent leurs conquêtes ; mais Ackbar leur laissa peu de temps pour jouir de leurs avantages : il mit fin par une grande victoire aux troubles de l’est ; s’empara de quelques places de Malwa, jusque là demeurées indépendantes ; puis dirigea son attention sur le Guzerate. Les gouverneurs de cette province ; en raison de la faiblesse des derniers empereurs de la dynastie des Afghans, avaient peu à peu cessé de leur obéir ; depuis plusieurs années déjà le Guzerate se trouvait dans un état d’indépendance complète. Néanmoins il fit peu de résistance : les différents gouverneurs de districts et de forteresses, sentant leur infériorité, se hâtèrent de gagner quelques droits à la faveur impériale par une hâtive soumission. À la vérité, à peine Ackbar eut-il tourné le dos au Guzarate que quelques uns de ces chefs turbulents commencèrent à remuer de nouveau. La saison des pluies, alors commencée, ne permettait pas de mettre en mouvement de grandes