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ment ; mais présumant trop de ce service, ils négligèrent de faire parvenir à l’empereur les éléphants pris sur l’ennemi, qui de droit appartiennent à la couronne. Ackbar ne pouvait souffrir une telle violation des prérogatives royales : il marcha contre les vainqueurs. À son approche, ceux-ci, effrayés des suites de leur témérité, se hâtèrent de marcher à sa rencontre ; ils lui offrirent non seulement les éléphants et tout le butin pris dans cette occasion, mais d’autres présents d’une grande valeur. Apaisé par cette soumission, l’empereur se contenta d’accepter ce qui lui revenait d’après le droit et l’usage. D’ailleurs l’empire ne cessait de s’agrandir : Hussein, gouverneur d’Ajemère, subjuguait heureusement quelques forts qui n’avaient cessé de résister dans cette contrée sauvage ; un autre lieutenant d’Ackbar, après quelques années de guerre et des chances diverses de fortune, soumettait Malwa à la domination impériale ; les Gickers, tribus indoues qui, descendant de leurs montagnes, troublaient souvent la tranquillité des provinces supérieures, étaient attaqués, repoussés, poursuivis jusque dans leurs retraites les plus cachées. Ils se virent enfin forcés de recevoir un souverain de leur propre nation, il est vrai, mais imposé par le gouvernement mogol. En 1563, Ackbar fut sur le point de devenir victime d’un assassinat. Un esclave, qui l’accompagnait à la chasse, plaça une flèche dans son arbalète ; d’abord il la tint quelque temps en l’air, comme s’il guettait quelque oiseau au vol, puis,