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une armée plus considérable ; il va sans dire qu’il lui est supérieur en courage, en habileté. Tel chef indou ou musulman est arrivé de la sorte de l’administration d’un village à la possession d’un empire. Alors, suivant les circonstances, il détrône le souverain, ou bien se contente de s’en faire déléguer le pouvoir. Tels furent le point de départ de Hyder, les progrès de son élévation, le but qu’il atteignit. Maître de l’armée et de la plus grande partie des terres de Mysore, il dépouilla le rajah de tout pouvoir, et, après en avoir obtenu une sorte d’abdication, l’enferma dans une forteresse. Souverain absolu d’une partie de la péninsule, il commença, dès lors, cette longue lutte avec les Anglais que son fils devait continuer. Dans la période historique qui précède, l’Inde n’avait été qu’un vaste champ de bataille pour les Anglais et les Français. La guerre dont elle était le théâtre, quoique se faisant à des milliers de lieues de l’Europe, dans les plaines de l’Indostan, était tout européenne. Mais ici nous voyons l’Inde musulmane descendre elle-même dans la lice, et deux civilisations se trouver en présence. Le spectacle en devient plus grandiose et plus attachant.

Pendant une carrière qui dépassa de beaucoup le terme moyen de la vie humaine, Hyder ne cessa jamais de se montrer digne de sa haute fortune. Nul