Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/280

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la doctrine du shah sur les traitements à faire essuyer aux frères de souverains, Beiram-Mirza était devenu son ennemi : il dissuada le shah de lui prêter assistance. Il s’efforçait et avec succès de faire comprendre à celui-ci le danger pour les souverains de la Perse d’avoir pour voisin, sur le trône de l’Indostan, un roi de la maison de Timour. Tamasp, se laissa persuader ; le crédit du Mogol alla baissant de jour en jour ; sa situation devint si pénible qu’il eut à craindre pour sa vie ou sa liberté.

Humayoon, malgré ces circonstances défavorables, ne dut pas renoncer à tout espoir. La sœur du Shah et quelques uns de ses plus intimes conseillers s’intéressaient à son sort. La princesse, dans une pièce de vers de sa composition, eut l’adresse d’introduire le nom du fugitif, tout en exaltant sa dévotion à Aly. Shah-Tamasp appartenait à une secte qui differe des sunites dans les préceptes desquels Humayoon avait été élevé, et conçut aussitôt l’idée de convertir celui-ci. Il dit à sa sœur que dans le cas où Humayoon se déciderait à embrasser ses propres doctrines religieuses et à les répandre dans l’Inde, il l’aiderait à reconquérir l’empire. La princesse communiqua ce propos à Humayoon, qui se hâta de l’assurer qu’au fond il s’était toujours senti fort bien disposé pour cette secte ; c’était même, ajoutait-il, là la véritable cause de l’animosité que n’avaient cessé de lui montrer ses frères. Dès ce moment, Tamasp mit autant de zèle à aider Humayoon qu’il s’y était senti peu