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tion, qui s’exécute au moyen d’une loi de formation, si l’on peut s’exprimer ainsi, d’une extrême simplicité. C’est une sorte de mécanisme d’un effet presque immanquable, qui se met jusqu’à un certain point en jeu de lui-même, de la façon suivante. Les troupes indigènes ne sont pas payées, dans l’Inde, par les princes du pays ; mais ceux-ci confient aux chefs de ces troupes l’administration de certains territoires, à la charge par eux de fournir à leur solde et à leur entretien. Les soldats sont toujours nombreux auprès du chef habile ou hardi qui a mis fin heureusement à quelque aventure de guerre, sous qui le butin s’est trouvé abondant, et grâce à eux ce dernier réussit facilement à s’emparer tantôt de telle portion de territoire, tantôt de telle autre. La faiblesse du souverain, le rendant d’ordinaire incapable de prévenir ou d’arrêter ces usurpations, elles vont s’accroissant sans cesse. Or, si les troupes dont disposait ce chef lui ont d’abord fourni le moyen d’accroître sa domination, celle-ci en s’agrandissant le met, plus tard, à même de lever et de solder des troupes plus nombreuses. Accroissant ainsi, l’un par l’autre, dans une double progression, et l’étendue de sa domination territoriale, et le nombre de ses soldats, un moment arrive où il se trouve gouverner une plus grande étendue de pays que le souverain légitime, commander