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virons par les Afghans. En tentant ce moyen de salut, 8, 000 Mogols et un nombre d’Indous plus considérable se noyèrent dans le fleuve ; un petit nombre seulement atteignit la rive opposée. Humayoon dut la vie à un porteur d’eau qui, nageant à ses côtés, lui aida à résister au courant. Sa reconnaissance fut proportionnée au service : en arrivant à Agra, il plaça son sauveur sur le trône, et l’y laissa disposer à son profit ou à celui de sa famille et de ses amis, pendant une demi-journée, du pouvoir royal. Les deux frères du roi, voyant les Afghans l’emporter en tous lieux, comprirent enfin le danger et la folie de leur conduite passée. Le plus grand nombre des gouverneurs et vice-rois des provinces furent, les uns après les autres, chassés par des révoltes d’Afghans ; ils accoururent à Agra. Humayoon et ses frères, qui s’y trouvaient, purent délibérer sur leur situation ; alors même ils ne purent pas s’entendre.

Sheer-Khan, après le grand coup qu’il venait de frapper, demeura quelque temps en repos ; après cela il s’avança lentement, en s’assurant au fur et à mesure des territoires qu’il traversait. Humayoon, rassemblant toutes ses forces, envoya un corps considérable à la rencontre de l’ennemi. Les deux armées se rencontrèrent à Kalpy, un combat sanglant s’ensuivit, et la victoire se déclara en faveur des Mogols. Le roi, qui se trouvait dans ce moment à la tête de 100,000 chevaux, alla prendre position auprès de Kanojee, où campait Sheer-