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tenant de Baber, Askurry-Mirza, se porta aussitôt, par son ordre, à un gué célèbre nommé Budry, où les Afghans devaient suivant toute probabilité tenter le passage du fleuve. L’empereur suivit bientôt de sa personne. Dès qu’il eut atteint les bords du fleuve, il rassembla des bateaux pour en construire un pont ; mais Cheen-Timoor-Sultan, ce chef si hardi, le principal auteur de la victoire de la Byana, à la tête d’un parti de 80 chevaux, gagna à la hâte la rive opposée. Se laissant aller à l’impétuosité de son caractère, il assaillit tout aussitôt l’ennemi. Askurry-Mirza, qui avait, de son côté, passé heureusement le fleuve à un autre endroit, attaqua au même moment les Afghans en queue, et jeta le désordre dans leurs rangs ; ils prirent la fuite. L’empereur, laissant deux de ses lieutenants le soin de continuer la guerre, retourna alors à Agra où il fut rejoint peu après par son fils Humayoon. Les Afghans toujours aidés des Indous, alors unis à leurs anciens conquérants contre les nouveaux, continuèrent de se révolter fréquemment dans les diverses provinces de l’empire : l’absence ou la faiblesse d’un gouverneur mogol leur fournissait des occasions dont ils manquaient rarement de profiter. Au milieu de tous ces soucis, suites nécessaires d’une domination récente et mal affermie, Baber tomba malade au commencement de l’année 1530 ; malgré les secours de la médecine, la maladie fit des progrès rapides. Il se décida alors à rappeler Humayoon, en ce moment occupé du siège de Kalungur, et le désigna