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commença ses opérations contre Mubarick, qui gouvernait les frontières de l’empire. D’abord ce dernier se renferma dans une place forte, puis, à l’approche du conquérant, s’enfuit avec sa famille et ses trésors. L’année précédente, le petit-fils de Timour, Mahomet-Jehangheer, avait déjà envahi l’Indostan ; l’arrivée de la saison des pluies le contraignit de se retirer et de chercher un refuge avec son armée au-dedans des murs de Multan. Il y fut aussitôt assiégé, bloqué par les habitants de la province ; aucune chance de salut ne semblait lui rester, lorsqu’un corps de troupes envoyé dans ce but par Timour vint l’en délivrer. Ce dernier ne tarda pas à paraître lui-même à la tête de toute son armée ; il s’empara de Multan et de Lahore, passa leurs habitants au fil de l’épée, et se dirigea vers Delhi. Arrivé devant la citadelle, il voulut, aussitôt qu’il eut pris position, faire une reconnaissance des environs de la place. N’ayant amené avec lui que 700 cavaliers, il fut promptement repoussé. Or le camp tartare se trouvait alors rempli d’une immense multitude de prisonniers : quelques uns parurent se réjouir de l’échec que le conquérant venait de recevoir, et celui-ci s’en irritant, donne l’ordre de passer au fil de l’épée tous ceux dont l’âge dépasse quinze ans. L’ordre est exécuté, et dans la même journée 100,000 hommes sont massacrés de sang-froid. L’autorité impériale était en ce moment concentrée entre les mains de quelques omrahs qui tenaient en leur puissance l’empereur légal, Mahomet. Le plus puis-