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un de ses fils. Il se laissa pourtant détourner de ce dessein, se contenta d’établir un vice-roi dans le pays conquis ; et reprit le chemin de son ancienne capitale ; il y fit sa rentrée après une absence de deux années et demie. Après avoir ainsi tracé, frayé pour les siens la route de l’Inde, Mahmoud mourut dans l’année 1028. On doit le compter parmi les plus grands princes de l’Orient, et qui protégèrent avec le plus de libéralité les lettres et les sciences. Ce fut à sa cour que vécut Ferdouzi, l’auteur du Shah Named, grand poëme épique où sont venus se rassembler toutes les traditions héroïques de la Perse.

L’empire fondé par Mahmoud s’étendait depuis la rive orientale de l’Oxus jusqu’aux montagnes d’Ajmère et de Malwa, au midi. Dès 1158 il fut divisé : les provinces contiguës aux deux rives de l’Indus demeurèrent encore à cette époque entre les mains des descendants de Mahmoud ; mais la partie orientale de l’empire, et la plus considérable, fut usurpée par une famille de Gauriens ou Afghans ; on nomme ainsi les membres d’une tribu originaire des montagnes de Gaur entre le Chorassan et la Bactriane, et qui habitent aux pieds de ces montagnes une contrée nommée Afghanistan. Après de longues guerres entre ces deux dynasties, Mahomet-le-Gaurien parvint pourtant à chasser du trône (1184) les descendants de Mahmoud ; et non seulement régna sur toute l’étendue de l’empire fondé par celui-ci, mais l’agrandit encore à l’est. À