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Mahmoud marcha contre un autre prince dont la capitale se nommait Merat ; de là à Marin, puis à Mutra, à présent encore ville de quelque importance, à peu de distance d’Agra ; elle était alors pleine de temples et d’idoles qui furent détruits et pillés. De cette huitième expédition Mahmoud rapporta d’immenses richesses, dont il employa la plus grande partie aux embellissements de sa capitale. Parmi beaucoup d’autres magnifiques édifices, il bâtit une mosquée surnommée par le peuple la fiancée du ciel, en raison de sa merveilleuse beauté. En 1021, Mahmoud retourna dans l’Inde pour protéger le rajah de Kanoge, devenu un de ses vassaux, mais en ce moment menacé par des puissances voisines.

Ces nombreuses et terribles expéditions jetèrent la terreur dans toute l’Inde. Cependant les prêtres de la pagode de Sumnaut affectaient de n’avoir aucune crainte du conquérant. D’autres temples, disaient-ils, sont tombés sous le joug des Mahométans, mais les désordres et l’impiété de leurs desservants en étaient les véritables causes. Que le conquérant, ajoutaient-ils, se fût permis d’approcher de celui de Sumnaut, il n’eût pas tardé à recevoir la juste punition de sa témérité. Rapportés à Mahmoud, alors à Multan, ces propos irritèrent son orgueil ; il se mit aussitôt en marche. À son approche, le rajah et le peuple d’Ajmère abandonnèrent la ville. Mahmoud les fit inviter à y rentrer et à se fier à la clémence du vainqueur ; ils n’écou-