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réduisit le pouvoir des Bowides, régna des rivages du Tigre à ceux du Jaxarte, fit des conquêtes au midi et devint le fondateur de la dynastie des Ghaznevides. Il fut le premier qui fonda dans l’Inde un trône mahométan, aussi est-ce vraiment à lui que commence l’histoire de l’islamisme dans l’Inde, ou, pour mieux dire, l’histoire de l’Inde mahométane.

Avant cette époque, et depuis l’origine des âges, l’Inde disparaît en quelque sorte de l’histoire. On ne sait rien des événements dont elle est le théâtre, son état politique nous est inconnu. À peine quelques inscriptions retrouvées çà et là apprennent-elles le nom de tel ou tel prince ; elles ne nous disent rien de sa propre histoire, de celle de ses prédécesseurs, de ses successeurs, de ses voisins, de la situation générale de la presqu’île. Lorsque les dynasties dont nous avons raconté les fabuleuses légendes viennent à disparaître, elles ne sont point remplacées ; la mythologie se tait, mais la voix de l’histoire ne se fait point entendre. Suivant toute probabilité, l’Indostan, avant la conquête mahométane, se trouvait divisé en un grand nombre de petits royaumes, de petites principautés indépendantes les unes des autres. Ces petits États s’aggloméraient sans doute de temps à autre de manière à former d’autres États plus considérables. Quand un de ces rajahs se rencontrait doué de plus de génie que ses voisins, secondé par des circonstances favorables, il y a lieu de croire qu’il s’agran-