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de l’Asie, et pénétrèrent même jusqu’en Égypte quinze cents avant Ninus, le fondateur de la monarchie assyrienne. Une partie de l’Inde constituait l’une des vingt-quatre satrapies formant l’empire de Darius Hystaspes ; cette satrapie s’étendait aussi loin que Delhi, comprenant tout le Punjab, c’est-à-dire le pays arrosé par les cinq branches de l’Indus, avec le Cabul, le Candahar et tout le pays enfermé entre l’Indus et la mer. Alexandre n’étendit pas jusque là ses conquêtes ; il s’arrêta sur les bords de l’Hyphasis, appelé maintenant Beyah, l’une des cinq branches de l’Indus. Parmi les royaumes formés des débris de l’empire d’Alexandre était la Bactriane, comprise dans ces vastes contrées allant du lac d’Aral jusqu’au bouches de l’Indus, et que les souverains de la Perse avaient rangée sous leur domination ; à la mort d’Alexandre, la Bactriane tomba en partage à l’un de ses lieutenants, Seleucus ; mais, sous le règne du successeur de ce dernier, le gouverneur de la Bactriane se rendit indépendant, et ses descendants devinrent les maîtres d’un vaste empire ; ils prirent le titre orgueilleux de rois des rois, appellation distinctive des monarques persans. Ils firent plusieurs fois la guerre avec l’Inde, et poussèrent leurs conquêtes dans l’intérieur de la contrée jusqu’à des limites demeurées inconnues pour nous. Mais, après une existence de cent trente années, cet État fut renversé par une invasion de Tartares, qui se précipitèrent du centre ou de l’est de la Tartarie sur les contrées de