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intentionnellement ne peut s’expier que par de rudes pénitences de différentes sortes. » La croyance à la métempsycose, c’est-à-dire au passage des âmes dans d’autres corps après une nouvelle naissance, est de nature à renforcer cette pratique ; le coupable se hâte d’expier volontairement un crime, un péché, dans le but d’éviter un châtiment plus sévère après sa mort, au moment où son âme doit être de nouveau incarnée dans un autre corps.

La même raison, ou du moins une raison analogue fait croire que les souffrances et les mortifications souffertes pendant cette vie non seulement expieront les péchés commis pendant cette vie, mais conduiront à une vie plus heureuse, seront comptés pour l’obtenir ; de là vient qu’un grand nombre d’Indous se livrent volontairement à des pénitences qui durent toute leur vie. Le pénitent abandonne toute propriété, toute famille, toute profession, et se retire dans une forêt sauvage. Là il vit d’herbes et de racines ramassées dans la forêt ; porte pour tout vêtement une peau d’antilope, laisse croître ses cheveux, sa barbe et ses ongles ; accomplit chaque jour les cinq grands sacrifices, s’occupe continuellement à la lecture des Vedas ; doit être patient à toute extrémité, donner toujours et ne jamais recevoir, être constamment animé d’une tendre affection pour tous les êtres créés. Le pénitent accomplit ses ablutions trois fois par jour sur le bord d’une rivière sacrée ; il s’impose en outre des mortifications continuelles, pour mieux