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et le plus saint aux yeux de ces peuples est celui qui observe le plus scrupuleusement les prescriptions et les cérémonies religieuses. Parmi toutes les règles de conduite imposées au maître de maison, au père de famille, presque toutes ont pour objet des observances de cette sorte. « La dévotion, dit Menou, équivaut à l’accomplissement de tous les devoirs ; c’est la science divine pour un brahme, c’est la protection du peuple pour un chactryas ; la dévotion est le commerce et l’agriculture dans un vaysiah ; la dévotion est le dévouement fidèle dans un sudra. En lisant chaque jour les Vedas, en accomplissant les cinq grands sacrements, en oubliant les injures, on se fait pardonner les péchés les plus énormes[1]. » Les lois de Menou disent encore : « C’est en ne faisant tort à aucun être animé, en subjuguant tous les appétits sensuels, en pratiquant les rites ordonnés dans les Vedas, en se soumettant à de rigoureuses mortifications, que les hommes peuvent obtenir l’état de béatitude, même dans cette vie terrestre[2]. » Les pénitences, c’est-à-dire l’expiation des péchés par des souffrances volontaires, tiennent une grande place dans les idées religieuses de l’Inde. « Un péché involontairement commis, disent encore ces mêmes lois de Menou, peut être expié par la répétition de certains textes de l’écriture, mais un péché commis

  1. Lois de Menou, ch. x, p.236.
  2. Ibid., ch. vi, p.75.