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Brahma, Wichnou, Siva, comptèrent chacun des partisans distincts, selon que les esprits des uns et des autres étaient plus frappés de l’action créatrice, conservatrice ou destructive ; de là naquirent des sectes qui choisirent l’un ou l’autre de préférence et même à l’exclusion des autres. Brahma est le moins populaire ; il est surtout adoré dans le sanctuaire des temples par les brahmes, auxquels il a donné son nom. On le représente avec quatre bras et quatre têtes, qui sont probablement l’emblème des quatre livres sacrés connus sous le nom de Vedas ; il porte d’une main un cercle, symbole de l’éternité, et de l’autre une gerbe de flamme, emblème de la force créatrice ; de la troisième et de la quatrième main il tient les attributs de la puissance législative. Le culte de Wichnou et celui de Siva sont plus populaires ; leurs adorateurs ont inventé et inventent chaque jour de nouveaux symboles. Les disciples de Wichnou affirment la supériorité de sa nature sur celle de Siva ; les disciples de ce dernier, prenant leur revanche, élèvent de leur côté Siva bien au-dessus de son rival. Les choses ont été poussées si loin que Wichnou est devenu pour ses sectateurs non seulement la puissance conservatrice, mais la puissance créatrice. Siva, par l’exagération des attributs qui lui sont accordés par des sectateurs exclusifs a de même absorbé en lui la puissance créatrice, et la puissance conservatrice ; il a annulé Wichnou et Brahma. En général, on peut dire que la religion primitive