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dous : ils soignent les bestiaux, font le commerce, cultivent la terre ; ils sont supérieurs aux sudras, qui forment la quatrième classe. Les crimes commis par les sudras sont toujours punis beaucoup plus sévèrement que chez les autres classes. Le code de Menou dit : « Un brahme peut contraindre à le suivre un homme d’une classe servile, soit qu’il le paie ou ne le paie pas ; de tels hommes ont été mis au monde par le Créateur pour servir les brahmes. » Tout oubli, toute négligence, de la part des sudras, des témoignages de respect qu’ils doivent aux classes supérieures est passible des plus terribles châtiments. « Si un sudra commet le crime de fornication avec une femme libre de la caste des brahmes, le magistrat confisquera tous ses biens et le fera priver des attributs de la virilité ; s’il commet l’adultère avec une femme de la caste des brahmes, mais mariée, le magistrat confisquera ses propriétés, mutilera les marques de sa virilité, et, après l’avoir fait attacher sur une plaque de fer rouge, il le brûlera avec l’herbe Beena. » Un brahme ne doit pas lire les vedas en présence d’un sudra ; il ne doit pas lui donner d’avis ; il ne doit pas lui faire l’aumône de ce qui reste de sa table, ni lui donner aucun conseil de direction spirituelle, ni l’informer du moyen légal d’expier ses crimes ; le brahme qui explique la loi à un homme des classes serviles, qui l’instruit de la manière d’expier son péché, tombe en même temps que cet homme dans l’enfer nommé Asamvrito. (Lois de Menou, chap. viii,