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aussi la vie moyenne de leurs périodes. L’histoire n’est pas un produit de l’Orient. Le passé se déroule aux yeux de l’Indou comme un espace sans limites qu’il remplit à son gré d’imaginations étranges, gigantesques, parfois sublimes.

Dès l’origine des âges, ce qui constitue le trait le plus saillant de leur civilisation, les Indous ont été divisés en quatre classes ou castes : les brahmes, les chactryas, les vaysiahs et les sudras. Suivant les lois de Menou, le plus ancien monument de la législation indoue, les uns et les autres sont sortis de Brahma lui-même : les brahmes de la tête, les chactryas des bras, les vaysiahs des cuisses, les sudras des pieds.

En raison de la noblesse de leur origine, les brahmes sont supérieurs à tout le reste du genre humain ; le brahme jouit à un haut degré de la faveur des dieux ; c’est grâce à lui, c’est par son intercession, que les bénédictions célestes tombent sur le reste des hommes ; les livres sacrés lui appartiennent exclusivement ;. les plus élevés des autres classes peuvent à peine être appelés à lire la parole de Dieu ; lui, il peut l’expliquer. Le premier devoir des magistrats est d’honorer les brahmes. Le moindre manque d’égards vis-à-vis d’eux est le plus atroce des crimes. S’il arrive qu’un sudra s’asseye sur le siége d’un brahme, le magistrat lui fera percer les fesses avec un fer rouge et le bannira du royaume. Un pouvoir mystérieux et terrible leur est attribué. Le même livre dit encore : « Qu’un roi se garde de pro-