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bienveillance des princes du pays, il compta parmi eux, se mêla de leurs querelles, et bientôt exerça parmi eux la plus haute influence. Cette conduite était habile, et nous ne tarderons pas à en voir naître de grands résultats.

Jusqu’au moment où nous sommes parvenus, c’est-à-dire jusque vers le milieu du xviiie siècle, les deux Compagnies anglaise et française demeurèrent parfaitement étrangères l’une à l’autre. Mais la guerre ayant éclaté en 1744 entre la France et l’Angleterre, les mers de l’Inde devinrent leurs champs de bataille. Les deux Compagnies, après quelque indécision sur la conduite à tenir, suivirent l’exemple de leurs nations respectives ; elles se firent aussi la guerre. Toutes deux se trouvaient en effet, dans l’Inde, sur le pied de deux puissances territoriales ; elles possédaient des troupes, des places fortes, de grands revenus ; elles se trouvaient mêlées aux intérêts politiques du pays. Cette situation nouvelle ouvre une seconde phase de l’histoire de la Compagnie, bien autrement importante que la première ; des événements d’une immense portée vont s’y produire, mais nous ne saurions tout d’abord les comprendre et les apprécier. Il nous faut avant tout jeter un moment les yeux sur l’histoire du pays où se passa ce grand drame, sur celle des deux races d’hommes, l’une conquérante, l’autre conquise, l’une mahométane, l’autre indoue, qui l’habitaient. Nous devons donc essayer de nous rendre compte avec quelque détail de la conquête