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crétaire, le caissier, le courtier, etc., du marchand qui l’employait ; cette multitude de serviteurs qui composent forcément toute maison européenne dans l’Inde se trouvait sous ses ordres immédiats. Conduisant le commerce de son maître, connaissant ses secrets, il se trouvait mêlé à toutes les transactions de ce dernier ; enfin, c’est lui qui se trouvait responsable de toute action dont celui-ci voulait bien profiter, mais qu’il ne voulait pas avouer. L’anneau principal, l’anneau essentiel de cette chaîne qui liait l’une à l’autre la population anglaise et la population indoue, c’était en un mot le banyan. Souvent de riches Indous payaient des sommes fort considérables cette servitude ; elle leur donnait toute facilité pour faire le commerce pour leur compte sous la protection du nom anglais ; ce qui leur valait des richesses, du crédit, de la considération, non seulement parmi les indigènes, mais parmi les Européens eux-mêmes. Le banyan du président comptait parmi les personnages les plus considérables.

Après en avoir obtenu l’autorisation du parlement, la Compagnie entreprit, en 1726, une organisation du système judiciaire dans toute l’étendue de ses possessions des Indes. Elle établit quatre sortes de tribunaux. La première fut une cour de maire, mayor’s court, à chacune des trois présidences. Ce tribunal, composé d’un maire et de neuf aldermen, connaissait de tous les procès civils qui s’élevaient dans l’étendue de la présidence, excepté