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il le voulait et comme il le voulait, aucune forme n’était déterminée à cet égard. Les employés subalternes se divisaient en écrivains, en facteurs, en marchands de première et de seconde classe. Les écrivains tenaient les registres, faisaient les écritures, s’occupaient des menus détails du négoce, comme les commis d’une maison de commerce ; au bout de cinq ans ils devenaient facteurs ; au bout de trois autres années ; marchands de seconde classe, puis marchands de première classe. Les membres du conseil et le président lui-même étaient choisis parmi ces derniers.

La Compagnie, pour la défense et la garde de ses établissements entretenait alors de nombreuses troupes dans l’Inde. Elle les recrutait soit en Angleterre, soit parmi les déserteurs des autres colonies européennes ; soit parmi les Topasses, race mixte née du mélange des Portugais avec des femmes indigènes, habitant surtout Bombay et Surate ; soit enfin parmi les indigènes eux-mêmes. Ces derniers, appelés en anglais Sepoys, en français Cipayes, du mot indou sipahi, qui veut dire guerriers, étaient destinés à former dans la suite toute une armée. Sachant faire usage du mousquet, ces Cipayes s’armaient plus volontiers cependant à l’ancienne façon du pays, c’est-à-dire du sabre et du bouclier ; ils portaient le turban, la veste, des pantalons très larges et flottants. D’abord ils n’obéissaient qu’à des officiers indigènes comme eux ; toutefois ils s’habituèrent peu à peu à servir