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Depuis la fusion des deux compagnies, le commerce de l’Inde avait pris une grande extension ; il touchait au moment d’en prendre une plus considérable encore. Aussi, dès 1730, c’est-à-dire trois ans avant l’expiration du privilège de la Compagnie nouvelle, de nombreuses pétitions en sollicitaient déjà l’abrogation. L’une de ces pétitions demandait que tout négociant pût faire le commerce de l’Inde à ses risques et périls ; que la Compagnie nouvelle cessât de s’en occuper en corps ; qu’elle fût seulement chargée d’ériger ou d’entretenir les forts et établissements jugés nécessaires à la protection du commerce ; que pour faire face à ses dépenses, à celles de la protection qu’elle s’engageait à accorder au commerce, elle perçût un droit de 1 pour 100 sur toutes les marchandises exportées d’Angleterre, de 5 p. 100 sur toutes celles importées de l’Inde ; que les marchands ne pussent trafiquer dans l’Inde qu’avec son agrément, sa permission ; enfin que la durée de son privilège fût de trente et une années. La Compagnie ayant prêté au gouvernement une somme de 3,000,000 de livres sterling à 5 p. 100 d’intérêt, et le remboursement de cette somme se trouvant la condition préalable de la suppression de son privilège, les pétitionnaires offraient au gouvernement la même somme à des conditions moins onéreuses ; ils se seraient contentés d’un intérêt de 3 pour 100 pendant les trois années suivantes, c’est-à-dire à l’expiration du privilège de la Compagnie, puis, après cette époque, de 2 pour 100.