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passé deux ans à la cour de Delhi, prirent congé de l’empereur dans le mois de juillet 1717. Le firman dont ils étaient porteurs fut la charte, la loi suprême de la Compagnie dans ses rapports avec le gouvernement mogol, jusqu’au moment où la souveraineté du pays finit par passer dans ses propres mains. Ce firman, dans ses principales dispositions, disait : « que les cargaisons des vaisseaux anglais naufragés sur les côtes du grand Mogol devaient être protégées contre le pillage ; que la Compagnie, en échange de l’exemption de tout droit de douanes, paierait à Surate une certaine somme fixée d’avance ; que trois villages contigus à Madras, primitivement cédés à la Compagnie, et dont le nabob d’Arcot s’était depuis lors emparé, seraient restitués à perpétuité à la Compagnie ; que l’île de Diu, à l’entrée du port de Masulipatam, lui serait cédée moyennant une rente annuelle ; que tout habitant du Bengale, débiteur de la Compagnie, serait remis aux mains du président anglais à sa première requête, par les autorités mogoles ; que tout dustuck (passeport) délivré par la présidence de Calcutta exempterait de visite et de contrôle de la part des officiers du gouvernement du Bengale les marchandises qui s’y trouveraient mentionnées ; qu’enfin il était permis à la Compagnie d’acheter les seigneuries (zemindaries) de trente sept villages voisins de ses établissements de Calcutta, aux mêmes conditions qu’elle avait déjà acquis les trois villages de Calcutta, Suttanuty et Govindpore.