Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jouissant d’une grande autorité dans les provinces voisines de la capitale, était peu respecté et peu obéi des vice-rois éloignés. Aussi les ambassadeurs se décidèrent-ils à solliciter de l’empereur l’apposition du sceau impérial sur le firman, et à attendre le résultat de cette démarche avant de s’éloigner de la cour. L’empereur se mettait alors en marche du côté de Lahore contre les Sikes, nation nouvellement formée, et, en raison de ses croyances, hostile à tous les musulmans. Les ambassadeurs suivirent l’armée.

De nouvelles dissensions entre le favori et le visir rendaient en ce moment leur situation de plus en plus difficile. La négociation traînait en longueur, on n’y voyait plus de terme ; peut-être même n’aurait-elle abouti en définitives aucun résultat ; mais le hasard se déclara encore une fois pour les Anglais. Un eunuque du sérail vint avec grand mystère trouver les ambassadeurs, et leur offrit ses services moyennant une certaine somme d’argent qu’il fixa ; ils la donnèrent sans espérer beaucoup. Néanmoins, à leur grande surprise, les choses changèrent tout-à-coup de face : le visir et ses alentours se montrèrent aussi empressés à les servir qu’ils leur avaient été opposés jusqu’à ce moment ; les firmans furent expédiés au bout de quelques jours sous le sceau impérial et sans aucune modification. Aussi y avait-il à toute cette énigme le mot que voici. En 1686, la guerre ayant éclaté entre la Compagnie et le grand Mogol, les agents anglais établis