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un capital de 178,000 livres sterling. L’énormité du prêt fait par la Compagnie au gouvernement l’avait obérée d’avance ; elle fut contrainte de n’opérer que sur cette petite échelle. Cette somme dépassait à peine les intérêts du prêt fait par elle au gouvernement, preuve évidente qu’elle se trouvait dépouillée par ce prêt de la plus grande partie de ses capitaux. Cette même année, les expéditions de l’ancienne Compagnie montèrent, au contraire, à un capital de 525,000 livres sterling portés sur treize bâtiments jaugeant 5,000 tonneaux. Les deux Compagnies, poursuivant leur rivalité, se livrèrent dans l’Inde à d’innombrables actes d’oppression et d’hostilité : elles s’efforcèrent de se supplanter l’une ou l’autre dans l’esprit des indigènes ; elles se diffamèrent réciproquement, et leur animosité dégénéra plusieurs fois en querelles ouvertes et même sanglantes. Ce spectacle, qui frappa tous les yeux, ne tarda pas à faire désirer, comme un remède au mal, une réunion entre les deux associations. La nouvelle Compagnie, depuis la dépression de ses actions sur le marché, s’était montrée disposée en faveur de cette mesure ; excellente raison pour que l’ancienne y fût opposée ou du moins feignit de l’être, soit par esprit de vengeance, soit dans l’espoir de faire payer plus chèrement la réunion projetée en la différant. Le roi recommanda lui-même cette mesure aux directeurs de l’ancienne Compagnie : ceux-ci laissèrent s’écouler beaucoup de temps sans paraître donner