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comme toutes les corporations étaient autorisées à posséder des fonds dans le capital de la nouvelle Compagnie, elle résolut d’y souscrire aussi largement que possible, et, sous le privilège des expéditions particulières consacrées par la nouvelle charte, de continuer le commerce de l’Inde en son propre nom aussitôt que sa charte serait expirée. Elle consacra à cet emploi un capital de 315,000 livres sterling. D’ailleurs elle se proposait de soutenir chaudement sa querelle par tous les autres moyens en son pouvoir. Les directeurs, au milieu de beaucoup d’autres instructions à leurs agents dans l’Inde, disaient : « Deux Compagnies des Indes pas plus que deux rois dans un même royaume ne peuvent exister en Angleterre. Il faut qu’un combat à outrance soit livré entre l’ancienne et la nouvelle Compagnie ; il faut qu’avant deux ou trois années nous ayons vu la question décidée en faveur de l’une ou de l’autre. Mais l’ancienne Compagnie n’hésite pas à croire qu’elle doit l’emporter, à la seule condition que ses serviteurs feront leur devoir. »

Le moment vint où la nouvelle Compagnie voulut constituer son fonds social, mais alors grand nombre de ses membres ne se trouvèrent pas en mesure de remplir leurs engagements. Ils vendirent leurs actions (sur le prêt de deux millions), ce qui fit subir à ces actions une baisse qui bientôt augmenta rapidement. La première expédition de la nouvelle Compagnie exécutée par trois vaisseaux, employa