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autorisa en termes vagues à se défendre ; ils comprirent cet ordre ou affectèrent de le comprendre comme une révocation de la défense qui leur avait été faite d’élever des fortifications. Ils entourèrent à la hâte leurs établissements de murailles et de bastions : les Hollandais, à la distance d’un mille de Hoogley, les Français près de Chandernagor, et les Anglais près de Soottanutty ; dans un lieu où ils avaient leurs principaux magasins. Ce fut l’origine des trois forts européens dans le Bengale, les premiers dont le gouvernement mogol ait permis la construction dans ses États aux nations étrangères. Une chaloupe de guerre anglaise empêcha le rajah de s’emparer du fort de Tonah ; la garnison anglaise de Calcutta, composée de cinquante hommes, battit un corps ennemi à la vue de la ville ; les Hollandais assistèrent les troupes du nabob dans la reprise du fort de Hoogley ; les Français prirent aussi les armes, et en profitèrent pour s’affermir plus solidement dans leurs établissements. Cependant Aureng-Zeb, inquiet de cette révolte, envoya son petit-fils Azim-al-Shan, avec une armée, pour veiller à la conservation des provinces de Bengale, Bahar et Orissa. Ce prince était d’une avarice extrême : les Anglais lui firent des présents à profusion, profitèrent de cette disposition pour en obtenir la permission d’acheter du zemindar les villages de Soottanutty, Calcutta et Govindpore, avec les districts qui en dépendaient et qui s’étendaient à trois milles anglais le long du fleuve