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époque à leurs agents, les directeurs s’exprimaient comme il suit : « L’accroissement de notre revenu territorial doit être l’objet de nos soins aussi bien que notre commerce. C’est ce revenu qui doit maintenir nos forces, tandis que vingt accidents peuvent interrompre notre commerce ; c’est lui qui nous rend une nation dans l’Inde. Sans ce revenu, nous ne serions autre chose qu’un plus ou moins grand nombre de marchands, unis par une charte de Sa Majesté, ayant la faculté de trafiquer seulement là où il n’est de l’intérêt de personne de nous prévenir. C’est pour cela que les sages Hollandais, dans celles de leurs instructions à leurs agents que nous avons vues, écrivaient dix paragraphes concernant le gouvernement, la police civile et militaire, la conduite des guerres et l’accroissement des revenus, contre un seul paragraphe concernant le commerce. »

Les événements ne tardèrent pas à favoriser cette ambition d’acquisitions territoriales. En 1690, les Anglais obtinrent un firman de l’empereur Aureng-Zeb qui exemptait leur commerce de tout péage, de tout droit de douanes, moyennant une redevance annuelle de 3,000 roupies. Toutefois les avantages qu’ils avaient lieu d’espérer de ce firman dépendaient plus encore du caractère du nabob que de la volonté de l’empereur. Soottanutty, devenu le centre du commerce anglais dans le Bengale, attirait un grand nombre d’Indous qui s’y établirent. La factorerie aurait voulu avoir une sorte de juri-