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les hostilités : il pilla la ville de Balassor, et se dirigea sur Chittagong ; mais là il échoua. Il fallut alors charger en toute hâte les agents et les effets de la Compagnie sur les vaisseaux qui firent aussitôt voile pour Madras ; le Bengale fut abandonné. Le Bengale était alors gouverné par le député du grand Mogol, Shaista-Khan, aussi exalté par les écrivains mahométans qu’il est déprécié par les Anglais.

Ces événements du Bengale, et ce qui s’était passé précédemment à Bombay sous la présidence de sir John Child, irritèrent Aureng-Zeb qui régnait alors ; il menaça les établissements anglais tous à la fois, et s’empara des factoreries de Surate, de Masulipatam et de Visigapatam. Dans cette dernière, l’agent principal des Anglais et quelques uns de ses employés se firent tuer en cherchant à se défendre : L’île de Bombay fut attaquée ; en partie prise, et le gouverneur assiégé dans le château où il s’était réfugié. Les vainqueurs promenèrent dans les rues de Bombay les facteurs anglais, avec des chaînes aux pieds et des anneaux de fer au cou. Réduits à cette extrémité, les Anglais se décidèrent à recourir à la clémence d’Aureng-Zeb. Deux de leurs facteurs, décorés du nom pompeux d’ambassadeurs, se rendirent de Surate à Delhi ; l’un se nommait Georges Wildon, l’autre Abraham Navaar ; ce dernier était juif. On les mena en présence de l’empereur, les reins ceints d’une corde et les mains attachées, sorte de cérémonial qui ne lais-