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rendre la ville, moyennant l’assurance du pardon du roi pour lui-même et ses adhérents. Le pardon fut promis et la ville effectivement rendue ; mais le siège du gouvernement fut transféré de Surate à Bombay, afin de le mettre plus à portée de châtier ou de prévenir dans l’avenir de pareilles tentatives.

Au Bengale, les agents de la Compagnie avaient trouvé moins de faveur ; essuyé même de plus mauvais procédés de la part des indigènes que partout ailleurs. En 1687, ils se résolurent à chercher leur sûreté dans la force des armes. Une expédition, la plus considérable dont la Compagnie eût encore fait les frais, fut préparée à cette occasion : dix vaisseaux, de douze à soixante-dix canons, portant six compagnies d’infanterie dont la nomination des capitaines était laissée aux membres du conseil du Bengale, mirent à la voile pour le Bengale. Le capitaine Nicholson qui commandait cette flotte avait pour instruction de se saisir de Chittagong, comme place de sûreté pour l’avenir. L’année suivante, les directeurs demandèrent encore au roi la permission de former une compagnie d’infanterie régulière avec ses officiers ; la demande fut accordée, et la nomination des officiers laissée au gouverneur du Bengale. L’expédition, en raison de quelques contrariétés de temps, n’arriva pas toute à la fois à l’embouchure du Gange ; par un hasard plus malheureux encore, une querelle, maladroitement engagée entre des soldats et des indigènes, obligea de commencer les hostilités avant que les Anglais