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mais bientôt suivie d’une insurrection plus sérieuse. Les revenus de la présidence de Bombay étaient alors au-dessous de ses dépenses : les directeurs essayèrent d’abord de rétablir l’équilibre en augmentant les impôts ; ayant échoué de ce côté, ils tendirent au même but en diminuant les dépenses, c’est-à-dire les salaires des employés civils et militaires. De cette façon, ils mécontentèrent successivement le peuple et leurs agents. Le capitaine Keigwin, qui commandait la garnison, dans une proclamation datée du 27 septembre de cette année, déclara qu’il secouait l’autorité de la Compagnie, qu’il ne reconnaissait plus que celle du roi. La garnison tout entière et une partie des habitants de la ville appuyèrent la rébellion ; ils nommèrent tout d’une voix Keigwin gouverneur, et immédiatement adressèrent au roi et au duc d’York des lettres où se trouvaient exposés les motifs de leur conduite. Le président et le conseil de Surate, comprenant l’impossibilité de réduire l’île par la force, eurent recours aux négociations et aux prières. Un pardon général fut accordé, avec promesse du redressement des griefs dont les insurgés se plaignaient. Trois conseillers et le président firent leur rentrée dans Bombay, tandis que Keigwin demeurait dans l’île. Mais la nouvelle de l’insurrection étant parvenue en Angleterre, le roi fit donner à ce dernier l’ordre de rendre la ville ; sir Thomas Gruntham, commandant la flotte, reçut les instructions pour l’y contraindre au besoin par la force. Lorsque ce dernier parut devant Bombay, Keigwin offrit de