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personne des directeurs ; de leur côté, ceux-ci refusèrent de reconnaître la juridiction de la chambre : ils alléguaient qu’en sa qualité de tribunal d’appel, elle ne pouvait juger en premier ressort. La chambre écarta l’objection. La Compagnie en appela aux Communes ; ce procédé irrita les lords, qui la condamnèrent pour ce fait à 500 livres d’amende. À leur tour, les communes éprouvèrent une violente exaspération ; mais, dépourvues de moyens de se venger directement des pairs, elles s’en prirent au malheureux Skinner, et le firent emprisonner dans la tour de Londres. Les lords répondirent par une résolution qui déclarait fausse, scandaleuse, calomniatrice, la pétition de la Compagnie et la chambre des communes ; ils ordonnèrent la mise en liberté de Skinner. Les communes ne se laissèrent pas intimider : elles déclarèrent que tout sujet britannique, quel que fût son rang ou son office, qui se permettrait de mettre à exécution l’arrêté de la chambre haute, serait par ce seul fait déclaré traître aux communes d’Angleterre, réfracteur et violateur de leurs libertés et privilèges, etc., etc. La querelle s’échauffa au point que le roi se vit dans l’obligation de proroger jusqu’à sept fois le parlement, et au bout de ce temps elle était encore flagrante. Les deux chambres se rendirent enfin à Whitehall, et là, à force de prières, de sollicitations, de négociations, le roi parvint enfin à faire effacer de leurs registres toutes choses ayant trait à ce sujet. Quant à Skinner, à propos duquel