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composée de cinq gros et de six petits vaisseaux. Les Anglais retournèrent à Surate, où ils se renforcèrent de deux autres navires, et se décidèrent à attaquer les Portugais. Ceux-ci, après une action assez indécise, se retirèrent à Ormus ; les Anglais les poursuivirent jusque dans ce port ; un nouvel engagement eut lieu, où l’avantage, malgré la supériorité des Portugais, demeura aux Anglais. Cette circonstance disposa favorablement les Persans : ils se joignirent aux Anglais pour attaquer les Portugais et se délivrer du joug étranger. La ville et la citadelle d’Ormus, attaquées deux années plus tard par une flotte anglaise et une armée persane, furent capturées. Pour prix de ce service, outre leur part dans le pillage de cette ville, les Anglais obtinrent la remise de la moitié des droits ordinaires au port de Gombroon, qui devint leur station principale dans le golfe Persique. Mais le commerce ne put prospérer sous les capricieuses exactions des employés et officiers persans. À Java, l’agent de la Compagnie, fatigué de l’oppression des Hollandais, s’était retiré dans l’île de Lagundie, dans le détroit de la Sonde, abandonnant Bantam et Jacatra, où les Hollandais avaient fondé leur principal établissement, sous le nom de Batavia. Toutefois l’île de Lagundie se trouva tellement malsaine, que les Anglais se virent forcés de la déserter : sur deux cent cinquante individus, cent vingt étaient malades ; ils n’étaient pas en état de fournir l’équipage d’un seul navire. Les Hollandais, malgré