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de compromettre à tout jamais le nom hollandais en Chine, ils se retirèrent. Quelques années plus tard ils dirigèrent une expédition contre l’île de Macao. Ils échouèrent ; mais pour ne pas perdre le fruit de cet armement, ils établirent une colonie dans l’île des Pêcheurs, qui n’était formée que de rochers incultes et stériles ; et cette colonie leur servit de point de départ pour s’établir dans l’île Formose, où ils réussirent à se faire admettre. Cette île, quoique située vis-à-vis de la province de Fokien, à 30 lieues de la côte, était pourtant indépendante de la Chine. La nouvelle colonie grandit et se fortifia d’abord lentement, puis s’éleva tout-à-coup à un haut degré de splendeur et de postérité, car les Tartares ayant fait la conquête de la Chine, plus de 100,000 Chinois, qui fuyaient les vainqueurs, se réfugièrent à Formose : ils y portèrent la culture du riz et du sucre, et y attirèrent un grand nombre de vaisseaux de leur nation. Formose devint alors un grand entrepôt de commerce entre Java, Siam, les Philippines, la Chine et le Japon. À la vérité, cette prospérité dura peu. Un Chinois, nommé Equam, avait long-temps défendu contre les conquérants tartares l’ancienne dynastie ; à la tête d’une flotte considérable il menaçait fréquemment les côtes de la Chine Son fils Coxinga, qui lui succéda, se flatta de se rendre plus redoutable encore aux conquérants de sa patrie s’il s’emparait de l’île Formose. Il réussit dans son dessein. Le fort occupé par les Hollandais était en mauvais état, les vivres et les